Le syndrome de stress post-traumatique

Le stress post-traumatique est un état de trouble anxieux qui fait suite à un événement ou à une expérience traumatique. L’événement est brutal, soudain, imprévisible et il confronte à la mort. Un stress post-traumatique peut survenir lorsque l’on a été la victime du traumatisme mais aussi le témoin. 

1. Définition

Un traumatisme peut être défini comme un événement qui laisse à un individu le sentiment d’avoir subi une violence sans pouvoir agir ou se défendre. 

Exemples : accident de voiture, décès d’un proche, maladie, agression, abus sexuel, attentat terroriste, catastrophe naturelle… La réaction psychique à un tel événement est appelée dissociation: l’esprit rejette cette expérience trop difficile, et son souvenir reste figé dans la mémoire émotionnelle, provoquant divers troubles (Ciccone et Ferrant, 2015).

L’état de Stress post-traumatique (ESPT) est une réaction physique et psychologique consécutive à une situation au cours de laquelle l’intégrité physique ou psychologique d’un individu ou de son entourage a été menacée ou a été atteinte (accident grave, décès violent, agression, maladie, attentat). 

D’après Janoff-Bulman (1992), la confrontation à des événements graves a pour effet d’ébranler trois croyances fondamentales:
  • Les êtres humains sont fondamentalement bienveillants
  • Les évènements n’arrivent pas au hasard, ont du sens et sont contrôlables
  • La perception de soi comme étant quelqu’un de bien et d’honorable
Ainsi, la réaction immédiate à ce type d’événement est une peur intense, un sentiment d’impuissance ou un sentiment d’horreur. Les capacités d’adaptation de l’individu « pour « faire face » à l’événement sont débordées. Une expérience traumatique est habituellement suivie d’une période de dépression et/ou d’angoisse, mais ces symptômes s’atténuent et s’apaisent assez rapidement. On parle de stress post-traumatique lorsque la victime reste en état de choc psychologique.

2. Les symptômes

Les symptômes du stress post-traumatique les plus courants sont :
  • Les pensées intrusives : l’individu revit à intervalles plus ou moins réguliers la scène traumatisante, par la pensée ou en rêve. Il ne peut empêcher des souvenirs traumatiques de refaire surface: « flash-back » pouvant durer quelques heures à quelques jours ou syndrome de répétition caractérisé par des cauchemars de répétition où le malade revit la scène à l’origine de son trouble. Le syndrome de répétition peut parfois se traduire par des ruminations mentales au cours desquelles le sujet ressasse différents scénarios qui viennent alimenter son sentiment de culpabilité.
  • L’évitement : l’individu évite tout ce qui peut évoquer son expérience traumatisante. Il va avoir tendance à éviter les pensées et les conversations lui rappelant le traumatisme, mais également les lieux, les situations et les personnes susceptibles de lui rappeler la situation originelle. Ses interactions sociales se réduisent peu à peu.
  • L’hyperstimulation : la victime est très anxieuse, en permanence sur le qui-vive (hypervigilance). Elle ressent un danger constant, elle peut être très irritable et avoir des réactions violentes. Un sentiment de détresse peut apparaître lorsqu’elle doit faire face à des éléments lui rappelant l’expérience traumatisante.
  • Autres complications possibles : troubles de l’humeur, ralentissements psychomoteurs, démotivation, insomnie, perte d’appétit, conduites addictives…
Ces différents symptômes peuvent survenir soudainement, quelque temps après l’expérience traumatique ou fluctuer dans le temps.

 

3. Sortir de l’état de stress post-traumatique

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont les plus recommandées pour traiter un trouble de stress post-traumatique.

L’art-thérapie ou l’écriture expressive peuvent également favoriser le processus de reconstruction notamment en permettant d’exprimer les émotions ressenties. L’objectif de l’accompagnement thérapeutique est :
  • D’identifier et de modifier les pensées irrationnelles, dysfonctionnelles ou erronées sur l’événement traumatique (idées, anticipations, interprétations) qui engendrent de la détresse, de l’anxiété ou de la culpabilité  (« C’est ma faute » ou « J’ai dû faire quelque chose pour mériter cela »).
  • De modifier la perception du monde et des autres qui découle de ces pensées dysfonctionnelles (« Je ne peux plus faire confiance » ou « Le monde est dangereux »).
L’individu est ainsi amené à s’interroger sur ses perceptions et ses interprétations et à vérifier leur validité. Il s’agit également de développer des stratégies pour réduire les signes anxieux, notamment en habituant son corps à ne plus réagir de manière intense aux éléments rappelant le traumatisme.

Pour sortir d’un stress post-traumatique, il faut donc analyser les comportements et les pensées, puis apprendre de nouveaux comportements et remplacer les pensées et les émotions non désirées par d’autres qui sont davantage adaptées.

Ces changements peuvent nous conduire à porter un autre regard sur nous-même, les autres, la vie, nos objectifs, nos croyances ou nos projets: ils peuvent contribuer à un phénomène de croissance post-traumatique.

La croissance post-traumatique peut permettre d’éviter ou de sortir d’un état de stress post-traumatique (ESPT).

Articles à consulter :

SOURCES :

Bagot, C. Stress post-traumatique. Article publié sur le site docteurbagot.com.

Ciccone, A., Ferrant, A. (2015). Honte, culpabilité et traumatisme. Paris: Dunod.

Cyrulnik, B. (1999). Un merveilleux malheur, Odile Jacob.

Cyrulnik, B. (2001). Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob.

Horowitz, M. J. (1986). Stress response syndrome (2 éd.). Northvale, NJ: Aronson.

Janoff-Bulman, R. (1992). Shattered assumptions: Toward a new psychology of trauma. New York: Free press.

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