Nous avons tous besoin de sécurité, de stabilité, de contrôle de notre environnement, des autres et/ou de nous même.
Notre besoin de contrôle et de maîtrise s’explique par notre besoin de sécurité. C’est une manière de nous rassurer, de diminuer notre anxiété. Le manque de contrôle génère du stress.
Lâcher prise, c’est accepter de laisser de côté notre tendance à vouloir contrôler la vie, les gens, les choses, nous-même.
Lâcher prise, c’est :
- Apprendre à vivre dans le présent.
- Devenir flexible, savoir s’adapter : c’est une aptitude à accepter les choses nouvelles car nous avons conscience que chaque chose, chaque personne, est en perpétuelle évolution. Nous nous transformons physiquement, intellectuellement, émotionnellement tout au long de notre vie. Il est illusoire de lutter contre le changement : rien n’est permanent.
- Se désencombrer de l’inutile : c’est cesser de s’agripper à des choses dépassées qui nous empêchent d’évoluer ou qui ne servent plus à rien.
- Être ouvert et confiant : c’est un acte de confiance envers soi, les autres et la vie. C’est laisser aller notre besoin de tout contrôler par peur d’être dominé(e) ou de commettre des erreurs.
- Accepter nos limites : reconnaître nos propres limites permet plus facilement d’accepter celles des autres.
Le lâcher prise a des bienfaits sur le corps : il permet de réduire le stress et donc de détendre notre corps, de relâcher les tensions, d’apaiser l’esprit.
Le lâcher prise peut porter sur :
- Nos croyances
- Notre contrôle de l’autre
- Le passé
- Le futur
- Notre environnement
Pour chacune de ces dimensions, des pistes d’actions pour lâcher prise sont proposées à travers la lecture d’articles de ce site. Des solutions sont également proposées dans une 6e partie « Apprendre à lâcher prise ».
1. Lâcher prise de ses croyances
Il s’agit de renoncer aux définitions simplistes, à la catégorisation, aux croyances limitantes, aux jugements.
Pour cela, nous devons nous libérer de notre conditionnement.
Nos croyances donnent lieu à des attentes exigeantes vis-à-vis des autres et de nous-même :
- Lâcher prise des jugements à propos de soi
- Lâcher prise de notre besoin d’être parfait(e)
- Lâcher prise des jugements à propos des autres
- Lâcher prise du désir d’avoir raison
- Lâcher prise de sa culpabilité
- Lâcher prise des règles inutiles et des obligations que l’on s’impose
Au fur et à mesure que nous nous défaisons de nos croyances encombrantes, nous prenons conscience de qui nous sommes réellement.
Si nous sentons que nous nous acharnons à faire quelque chose, c’est que que nous luttons contre notre nature. L’effort que nous éprouvons indique que nous nous trompons. Lâcher prise c’est accepter d’être soi.
Pour obtenir davantage de satisfaction dans notre vie, il faut employer notre temps à nous faire plaisir plutôt qu’à effectuer des tâches contraignantes ou ennuyeuses que nous nous imposons pour répondre à nos obligations extrêmes ou infondées.
La rigidité morale, professionnelle ou relationnelle que nous nous imposons est épuisante pour nous et/ou pour nos proches. La volonté d’avoir le contrôle sur tout et l’obsession de la perfection peut conduire au surmenage, à l’épuisement professionnel et à des conflits personnels ou professionnels.
Articles à lire :
- Biais cognitifs et influence sociale
- « Rebellez-vous! Se libérer de ses « drivers »
- Varier ses stratégies de « coping » : idées d’activités bien-être
- Cessez d’être perfectionniste : acceptez d’être imparfait(e)
2. Lâcher prise du contrôle de l’autre
C’est renoncer au désir de changer l’autre,
c’est accepter la liberté de l’autre.
Lâcher prise c’est accepter de ne pas contrôler son conjoint, ses enfants, sa famille, ses amis, ses collègues. C’est accepter de leur laisser l’espace de vivre, même si ce n’est pas de la manière dont nous souhaiterions qu’ils vivent.
Nous souffrons lorsque nous refusons ce que nous ne contrôlons pas.
Nous voulons contrôler les autres mais nous n’aimons pas être contrôlé(e)s.
Articles à lire :
- « Rebellez-vous! Se libérer de ses « drivers »
- Cessez d’être perfectionniste : acceptez d’être imparfait(e)
- Les blessures d’enfance
3. Lâcher prise du passé
Lâcher prise, c’est apprendre à faire avec ce qui est présent.
Rien n’est permanent, tout évolue, il est donc illusoire et inutile de vouloir retenir le passé : il faut accepter le changement pour avancer. Le changement peut nous apporter des choses positives.
Les regrets vis-à-vis du passé nous empêchent de vivre dans le moment présent. Ils peuvent générer de la nostalgie, de la rumination mentale, de la colère ou de la culpabilité. Les regrets sont des « pensées parasites ».
Il ne faut pas laisser le passé prendre la place que devrait occuper le présent.
Lutter contre le temps qui passe est un combat perdu d’avance. Chaque âge a sa beauté et ses bonheurs. Il faut les découvrir pour en profiter.
Lâcher prise du passé, c’est accepter son passé, y renoncer : en faire le deuil. L’acceptation permet de se délivrer des émotions négatives (peur, colère, tristesse…). Perdre une chose à laquelle on tenait et que l’on aimait peut parfois mener vers de nouvelles choses que l’on aimera tout autant.
Il s’agit également de lâcher prise des blessures que nous avons subies. Plusieurs auteurs parlent aujourd’hui de « Croissance post-traumatique » : ce sont les changements psychologiques positifs et les bénéfices perçus qui peuvent être consécutifs à des événements de vie graves.
Enfin, lâcher de prise du passé, c’est pardonner aux autres ou à nous-même.
Pardonner est un chemin de libération à l’intérieur de soi : c’est une manière de retrouver de la sérénité au fond de soi.
Articles à lire :
- Se libérer de la culpabilité
- La croissance post-traumatique
- Les étapes du deuil
- La disposition au pardon
- La pleine conscience
4. Lâcher prise du futur
Lâcher prise du futur, c’est accepter de s’ouvrir à ce qui vient.
C’est changer de regard, modifier son interprétation, modifier ses attentes. Ce n’est pas renoncer à ses buts ou ses projets : lâcher prise, c’est accepter de différer son action, c’est être ouvert à la possibilité d’agir autrement.
Il s’agit aussi de prendre conscience que certains de nos désirs représentent des objectifs inaccessibles. Nous avons souvent des « modèles de perfection » créés par notre société, hors ces modèles sont souvent extrêmes, inatteignables, et par conséquent, frustrants. Ils représentent des rêves toxiques, particulièrement lorsqu’ils virent à l’obsession et nous empêchent de profiter du moment présent.
Lâcher prise du futur, c’est accepter de faire évoluer nos objectifs.
Articles à lire :
- La pleine conscience
- Les étapes du deuil
5. Lâcher prise de son environnement
C’est accepter de ne pas pouvoir tout maîtriser, gérer, contrôler autour de nous. lâcher prise c’est accepter de ne pas avoir de capacité d’action sur tout ou tous.
Nous pouvons nous sentir agressé(e) par notre environnement : la météo, la circulation, l’affluence dans les boutiques, l’actualité véhiculée dans les médias peuvent générer chez nous de la colère, de l’inquiétude, du stress.
Lâcher prise de son environnement, c’est décider que la paix est plus importante que le conflit, que l’essentiel de la vie ne réside pas dans les détails. C’est se concentrer sur le positif, le beau, le bon.
Articles à lire :
- Besoins, peurs et réactions défensives
- Choisir l’optimisme
6. Apprendre à lâcher prise
Voici quelques conseils pour lâcher prise au quotidien :
Apprendre à vivre dans l’instant présent : Il s’agit de choisir de profiter et d’apprécier le présent plutôt que de vivre dans le passé ou de se projeter dans un futur fantasmé.
Avoir conscience que rien n’est permanent, tout est en perpétuelle évolution : il est illusoire de lutter contre le changement.
Etre plus indulgents vis-à-vis de nous-même : il s’agit de reconnaître et accepter nos propres limites. Il faut savoir admettre et accepter l’échec : il faut nous libérer de notre orgueil. Tout ne dépend pas de nous et nous ne pouvons pas toujours être au top.
Etre plus indulgents vis-à-vis des autres : il s’agit de reconnaître et accepter les limites des autres, cesser les reproches injustifiés, accepter les autres tels qui sont : nous n’avons pas toujours raison, notre point de vue n’est pas forcément le meilleur, il faut nous libérer de notre orgueil.
Arrêter de vouloir contrôler l’incontrôlable : il faut reconnaître que nous n’avons pas le pouvoir sur toutes les choses, il faut accepter que nous ne pouvons pas tout maîtriser, contrôler. Il faut discerner les choses sur lesquelles nous pouvons agir et celles sur lesquelles nous ne pouvons pas : nous pouvons être maître de notre vie tout en acceptant ce qui ne peut pas être modifié.
Il est plaisant de se dire que nous contrôlons notre vie (sentiment d’efficacité personnel qui contribue au bonheur), mais c’est un leurre de croire que nous contrôlons TOUT de notre vie.
Il faut faire le tri de nos responsabilités : une partie des responsabilités que l’on porte ne nous incombe pas vraiment. Cela peut générer de la culpabilité. Nous perdons notre énergie à vouloir changer des choses qui ne sont pas de notre ressort. Il faut concentrer notre énergie sur des éléments et des domaines qui nous concernent et sont sous notre responsabilité.
Recenser nos croyances et nos obligations limitantes : Il s’agit de faire le point sur les croyances qui nous bloquent et les obligations qui sont injustifiées aujourd’hui. Nous nous contraignons souvent à maintenir des décisions ou des obligations « périmées ». Par ailleurs, il faut bannir « jamais » et « toujours » de notre vocabulaire pour ne pas rester dans des postures rigides que nous aurons du mal à justifier et à garder.
Il faut renouer avec notre véritable authenticité : il faut cesser d’imiter nos semblables. S’intéresser au sens que l’on veut donner à sa vie permet de lâcher prise sur les éléments qui nous paraissent secondaires.
Lutter contre nos peurs : laisser aller nos peurs d’être dominé(e) ou de commettre des erreurs.
Choisir l’optimisme et avoir confiance : « Lâcher prise » c’est un acte de confiance envers soi, les autres et la vie.
Pratiquer le détachement de soi en cultivant l’état de « flow » (état de flux) : c’est un état de transcendance qui nous permet de mettre de côté notre ego et ne plus penser à nous-même lorsque nous sommes absorbés par une activité (voir l’article « Varier ses stratégies de « coping » : idées d’activités bien-être« ).
Se libérer de nos réactions automatiques : Soyons conscients de nos réactions. Essayons de réfléchir, prendre du recul et observer les situations avant de réagir de manière impulsive.
Cultiver l’humour et la dérision : Ne nous prenons pas au sérieux : prenons du recul sur les événements en riant. Le plus simple pour se débarasser d’une pensée négative est d’en rire.
SOURCES :
- Forward, S., Frazier, D. (1998). Emotional Blackmail : When the People in Your Life Use Fear, Obligation, and Guilt to Manipulate You. New York, NY: Harper Collins.
- Poletti, R. (2014). L’essentiel du lâcher prise. Jouvence éditions.