L’estime de soi est le jugement global qu’un individu a de lui-même.
L’estime de soi correspond à la valeur que les individus s’accordent, s’ils s’aiment ou ne s’aiment pas, s’approuvent ou se désapprouvent (Rosenberg, 1979).
D’après Rosenberg, l’estime de soi reflète l’écart perçu entre le « soi réel » et le « soi idéal ».
L’estime de soi serait mobilisée tout au long de la vie et se présenterait comme l’un des indicateurs et déterminants principaux du bien-être psychologique et physique de l’individu: une forte estime de soi contribuerait à une meilleure santé mentale et influencerait de ce fait l’ajustement comportemental, émotionnel et social.
Plusieurs éléments peuvent déterminer notre estime de nous-même. Les déterminants évoqués dans cet article sont :
- Notre entourage
- Nos croyances
- La désirabilité sociale
- L’image de notre corps
Pour chacun de ces determinants, des pistes d’actions pour développer son estime de soi sont proposées à travers la lecture d’articles de ce site. Des solutions sont également proposées dans une 5e partie « Renforcer son estime soi ».
1. L’influence de l’entourage
D’après Coopersmith, l’estime de soi dépend essentiellement du milieu familial dans lequel la personne vit ou a vécu, non pas en raison de la fortune ou de la position sociale des parents, mais en raison de la qualité relationnelle parentale au fur et à mesure du développement de l’enfant (cf. Les types d’attachement). D’autres auteurs soulignent également l’influence du rang dans la fratrie.
L’estime de soi serait ensuite déterminée par les tentatives de normalisation scolaires et groupales (normes sociales véhiculées par les enseignants, les autres élèves, ses amis).
Articles à consulter :
- Rebellez-vous! Se libérer des drivers
- Les types d’attachement
- Les effets pygmalion et Golem
- Les blessures d’enfance
- Les langages de l’amour
- La psychologie trangénérationnelle
2. L’influence de nos croyances
Tout individu possède de très nombreuses connaissances sur lui-même appelées des « conceptions de soi ». Notre « concept de soi global » serait constitué de multiples conceptions de soi différentes (attributs physiques, apparence, caractéristiques comportementales, qualités affectives…).
Le concept de soi est directement lié aux perceptions qu’une personne a d’elle-même et qu’elle élabore à partir de ses multiples expériences personnelles dans les environnements sociaux dans lesquels elle est insérée. C’est donc une forme de connaissance sur soi qu’elle établit à partir d’une multitude d’informations qu’elle recode, assemble et réorganise.
La structuration de l’image de soi dépend largement de la façon dont chaque individu est perçu ou pense être perçu par les autres.
Cooley parle de l’effet de miroir social (looking glass self) : c’est le regard des autres qui nous renvoie des indications sur nous-même.
Ainsi, les croyances que nous avons à propos de nous-mêmes proviennent de :
- Ce que les autres disent de nous
- Ce que les autres nous font
- Ce que les autres pensent de nous (ou pensent d’après nous….)
L’image de soi est ainsi le résultat de tous les messages que l’on a entendus sur nous-même étant enfant et tout au long de notre vie. Ces messages se sont accumulés au point de devenir un ensemble de croyances sur qui nous sommes. Hors, ces croyances peuvent ne rien avoir en commun avec celui que nous sommes réellement…
L’estime de soi dépendrait ainsi de l’apprentissage social. Elle serait une construction psychosociale qui évolue avec l’âge.
Articles à consulter :
- Les biais cognitifs et l’influence sociale
- Les croyances irrationnelles d’Ellis
- Choisir l’optimisme
- Brochure « Les conceptions de soi »
3. L’influence de la désirabilité sociale
L’estime de soi dépend des normes sociales : elle est influencée par la valeur sociale associée à certains attributs, traits, idées ou comportements. L’estime de soi est construite socialement.
Chaque individu s’auto-attribue certaines caractéristiques et régule son évaluation au fur et à mesure de ses interactions sociales.
Les individus ont connaissance de ce qui est considéré comme « désirable socialement » dans une société ou un groupe donné :
La désirabilité sociale est le processus psychologique, conscient ou non, par lequel un individu essaie de contrôler son image afin de se présenter sous un jour favorable à ses interlocuteurs.
Les individus désirent montrer et se voir comme des personnes de valeur, ce qui les conduit souvent à censurer des informations susceptibles de menacer leur estime de soi.
Articles à consulter :
- Réduire ses exigences : Cessez d’être perfectionniste : acceptez d’être imparfait(e)
- Cessez de faire des suppositions et de se juger
4. L’influence de l’image du corps
La perception du corps joue un rôle essentiel dans la construction de l’estime de soi.
A l’adolescence, l’image du corps (perception du soi physique) deviendrait la dimension centrale pour définir l’image de soi. Durant cette période de transition, de profondes transformations, psychiques et mentales mais aussi physiologiques ont lieu et viennent impacter l’autoévaluation des individus.
Une perception du soi physique négative serait due à une discordance entre un soi idéal et un soi réel (ou imaginé…). Cela renvoie une nouvelle fois à l’influence des normes sociales sur la perception de soi…
5. Renforcer son estime de soi
Puisque l’estime de soi reflète l’écart perçu entre le « soi réel » et le « soi idéal », elle pourrait être améliorée par 3 types d’actions :
- Élever son concept de soi actuel : en reconnaissant ses qualités et en se libérant de ses anciennes conceptions de soi
- Réduire son concept de soi idéal : diminuer ses exigences, être moins perfectionniste avec soi-même et les autres
- S’affirmer : être soi-même
1) Reconnaître ses qualités
Il faut acceptez ses défauts, les assumer, s’en débarrasser ou en faire des points forts.
L’important n’est pas de focaliser sur ses défauts, mais sur ses qualités.
On a souvent tendance à ne voir que les mauvais côtés des choses (cf. biais de négativité…). Hors, il y a toujours du positif et des solutions dans toute situation.
La vie de tous les jours est ponctuée de petites et grandes réussites.
2) Etre moins exigeant(e) avec soi-même et les autres
- Museler sa critique intérieure
Nous avons tous une petite voix intérieure qui nous dit : « ne te réjouis pas trop vite », « ça ne va pas durer », « je ne le mérite pas »… Ces critiques n’ont aucune justification et elles gâchent inutilement les instants heureux.
Idem pour les autres petites phrases assassines et toxiques telles que : « Je suis bête », « je suis maladroite », « je suis trop petit », « je n’y arriverai pas »… ces phrases entravent, voire handicapent nos pensées et nos actes. Il faut les éliminer.
- Accepter l’idée d’échouer
Tout le monde est confronté à des insuccès, lesquels sont toujours enrichissants car ils contribuent à toute réussite ultérieure.
Ne pas réussir quelque chose parfaitement n’est pas forcément un échec. Les personnes ayant une estime de soi basse sont souvent perfectionnistes et très exigeantes vis-à-vis d’elles-mêmes.
Il est très important d’accepter de ne pas être parfait.
3) S’affirmer
Il faut apprendre à dire ce que l’on pense, ce que l’on souhaite et ce que l’on ressent.
C’est le concept d’assertivité : la capacité à s’exprimer et à défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres (voir La communication non violente).
S’affirmer n’implique pas de devenir agressif. Il s’agit de formuler ses pensées sans agressivité.
SOURCES :
Bacquaert, P. (2008). Encore une erreur d’arbitrage ! Où comment maintenir une estime de soi positive. Site de l’IRBMS.
Cooley, C.H. (1902). Human nature and the social order. New York: Charles Scribner’s Sons.
Coopersmith, S. (1984). Manuel de l’Inventaire de Coopersmith, Éd. ECPA.
Fourchard, F., Courtinat-Camps. A. (2013). La place de l’estime de soi globale et physique dans la construction identitaire de l’adolescent. 6ème Colloque international du RIPSYDEVE; Actualités de la Psychologie du Développement et de l’Education, France. pp.296-303.
Matinot, D. (2000). Connaissance de soi et estime de soi: ingrédients pour la réussite scolaire. Revue des sciences de l’éducation, Vol. XXVII, no 3, p. 483 à 502.
Ninot, G., Delignières, D. & Fortes, M. (2000). L’évaluation de l’estime de soi dans le domaine corporel. Revue S.T.A.P.S., 2000, 53, 35-48.
Rosenberg, M. (1979). Conceiving the Self. New York : Basic Books.
Vidéos :
Vidéo « Et tout le monde s’en fout #11 – L’estime de soi » : https://www.youtube.com/watch?v=a82VN1RZI-k
Vidéo « Et tout le monde s’en fout #3 – Les émotions » : https://www.youtube.com/watch?v=_DakEvdZWLk
Echelle de mesure
L’inventaire du Soi Physique (ISP) – Questionnaire accessible à l’adresse : http://www.lab-epsylon.fr/productions/questionnaires-74.html
Je me suis régalée dans cette lecture
Super, tant mieux! Merci pour ce retour!